Les Français, piètres connaisseurs en économie

Par : edicom

Avec l’Ifop, Altaprofits publie son nouveau baromètre de l’épargne en France en y adjoignant cette année les régions. On y a apprend qu’1 Français sur 2 ne sait pas ce qu’est un rendement et que la mise en place d’une stratégie individuelle de financement de la retraite semble compliquée.

L’étude annuelle de l’épargne en France de l’assureur-vie en ligne Altaprofits est toujours très attendue, cette année encore plus, Covid-19 et ses inquiétudes obligent. Ce baromètre réalisé par l’Ifop photographie l’état d’esprit des Français face à leur épargne avec trois grands axes : - l’épargne : sont-ils épargnants ? A quelle fréquence, pour quelles raisons, quel montant moyen ? Prennent-ils des risques ? ;

- le nouveau système de retraite : l’ont-ils compris ? Savent-ils vers qui se tourner s’ils ont des questions, un besoin de conseils ? ;

- leurs connaissances en économie : leur autoévaluation et sur les concepts « d’inflation » et de « rendement ».

Il en ressort que pour 66% de Français, l’impact du nouveau système de retraite sur leur situation n’est pas clair. Alors que l’étude révèle qu’1 Français sur 2 ne sait pas ce qu’est un rendement, la mise en place d’une stratégie individuelle de financement de la retraite semble compliquée.

 

39 870€ d’épargne en moyenne

Corollaire à l’attachement très fort des Français à l’épargne, plus de huit Français sur dix (83%) possèdent au moins un produit d’épargne dans un établissement bancaire ou financier.

30% des Français déclarent posséder un seul produit d’épargne et 53% plusieurs. Les Français sont nombreux à placer de l’argent de manière fréquente : 44% alimentent leurs produits épargne au moins une fois par mois, et les trois quarts (74%) d’entre eux au moins une fois tous les six mois.

Dans le détail des montants, les Français ayant de l’épargne déclarent posséder en moyenne 39 870€ (contre 44 217€ en 2019 dans le précédent baromètre), ce montant moyen dissimulant une importante hétérogénéité : parmi les Français se prononçant, 42% déclarent en effet posséder moins de 5 000€ (dont 22% moins de 1 000€) tandis que 12% déclarent détenir plus de 80 000 € en produit d’épargne. La baisse du montant moyen mesuré par rapport à la précédente édition de ce baromètre ne provient pas d’un désintérêt conjoncturel des Français pour l’épargne, mais plus probablement d’une diminution de la valeur de certains actifs en cette période chaotique.

 

Une épargne prudente pour faire face aux imprévus

46% de ceux possédant au moins un produit d’épargne déclarent que la principale raison qui les poussent à épargner est de constituer une épargne de précaution, pour faire face aux imprévus. Que ce soit des petits imprévus du quotidien, comme une panne de voiture ou le remplacement d’un appareil ménager pour 36%, ou plus spécifiquement dans le contexte actuel, pour faire face à une éventuelle situation exceptionnelle, comme la crise sanitaire de la Covid-19, pour 10% d’entre eux. Pour 27%, l’épargne sert avant tout à financer un projet. Projet à long terme pour 21% (comme un achat immobilier, la préparation de la retraite ou le financement des études) ou à court terme pour 6% d’entre eux (comme l’achat d’une voiture ou le financement d’un voyage). Pour 20%, c’est la volonté de dissocier leurs économies de leur compte courant qui les poussent à épargner et 7% citent une autre raison.

Contrairement au précédent baromètre réalisé en juin 2019, la crise liée à la Covid-19 a « rebattu les cartes » de l’épargne en France. Les Français privilégient maintenant l’épargne de précaution plutôt que les projets à long terme Ils souhaitent pouvoir faire face à n’importe quelle crise, qu’elle soit financière ou sanitaire. 

 

66% des Français ne comprennent pas le nouveau système de retraite…

L’impact du nouveau système de retraite à point, dont le projet de réforme est porté par le gouvernement, sur leur propre situation n’est pas clair pour 66% des français, et pour près d’un tiers (30%) son impact est même « pas du tout » clair.

Malgré quelques écarts générationnels, ce score est relativement homogène sur le critère d’âge, en revanche, on constate une importante différence selon le sexe : la proportion de femme estimant l’impact de ce nouveau système pas clair atteint en effet 73% (+7pts) contre seulement 58% (-8 pt) des hommes.

 

Vers qui se tourner ?

Et une importante proportion (40%) d’entre eux ne sait pas vers quel interlocuteur se tourner pour répondre à leurs questions ou demander des conseils sur la préparation de leur retraite.

Et ils sont même 35% à compter sur leurs propres moyens pour chercher de l’information. La banque de l’épargnant n’arrive elle que loin derrière avec 23% mais largement devant les intermédiaires en ligne comme un courtier ou conseiller fiscal (cité par 6%) ou un autre interlocuteur (sans précisions), cité par 4% d’entre eux.

 

Et on reparle de l’éducation financière

Les Français se pensent être de piètres connaisseurs en économie. Invités à estimer leur niveau de connaissance en matière d’économie, les Français ne s’octroient même pas la moyenne, avec un score moyen atteignant seulement 4,95/10. Si la majorité (54%) d’entre eux estime avoir des connaissances moyennes (note comprise entre 5 et 7/10), un tiers s’attribue une note inférieure ou égale à 4, et seuls 13% estiment avoir de bonnes connaissances (note comprise entre 8 et 10).

Cette auto-estimation de connaissances est confortée par le fait que si 69% des Français ont su reconnaître la définition de l’inflation parmi différentes propositions, seulement 52% ont su identifier celle du rendement. Au global, moins d’1 Français sur 2 (42%) connaît la signification de ces deux termes qui sont pourtant des fondamentaux de l’économie.

Pour Stellane Cohen, directrice générale d’Altaprofits, « un des grands enseignements de cette étude est l’évolution des comportements des épargnants français qui préfèrent chercher de l’information financière et patrimoniale par leurs propres moyens, même s’ils reconnaissent que leur capacité à évaluer et agir seuls sur leur épargne est aujourd’hui limitée. Dans cette période où se dessine un nouveau projet de réforme des retraites, le résultat de ce baromètre montre que le manque d’information, et peut être d’intérêt pour l’économie, rend difficile la prise de décision et la préparation de la retraite. D’ailleurs, une récente actualité confirme ce manque ; l’AMF organise une série de conférences pédagogiques destinées à sensibiliser le grand public au rôle de l’épargne dans le financement de l’économie, parallèlement à la période de relance. Aujourd’hui plus que jamais, l’accompagnement d’un professionnel du conseil patrimonial sur le sujet est fondamental ».

  • Mise à jour le : 24/09/2020

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